Athènes: la route de tout voyage

Article : Athènes: la route de tout voyage
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13/10/2012

Athènes: la route de tout voyage

Le Parthénon est le symbole d’Athènes

S’il fallait décrire les années du lycée avec un seul mot, vous choisiriez lequel? Les miens se résument avec un endroit: Athènes. La capitale de Grèce, dont on a beaucoup parlé pendant les derniers mois, était la « première étoile » des interminables cours de latin, des chapitres d’histoire ainsi que de nombreux parties du programme de littérature. Le mot «Ἀθῆναι» décliné à n’importe quelle façon, était partie de toute traduction du grec ancien que la bien rigoureuse M.me Zunino nous imposait comme exercice. Un vrai cauchemar pendant les épreuves, quand Athènes devenait le stage de guerres et batailles ou bien de passionnés débats politiques et discours philosophiques. Pour nous – adolescents plus intéressés au rock qu’à la culture – Athènes était un lieu mythique, de rêve, plutôt qu’une ville à moins de deux heures d’avion de chez nous. Pendant les après-midi passés sur le dictionnaire, je n’aurais jamais pensé que plus tard je l’aurai aimé. J’y suis arrivée pour première fois une nuit d’été: de la fenêtre de l’avion la ville me montrait son contour illuminé. C’était Athènes. la démocratique capitale de Grèce, la ville de Périclès, de Platon et d’Aristote et moi j’étais là pour faire sa connaissance, enfin. Une heure plus tard je me promenais à Monastiraki et j’avais clairement compris que j’étais complètement folle de cette ville. Athènes c’est comme ça: amour ou haine. Et l’amour a des routes interminables.

Vue de l’Acropole depuis la Plaka

Premièrement, la route de la connaissance, qui commence à l’Acropole et termine à la bibliothèque d’Adrien, en passant par l’Agora. L’Acropole domine la ville depuis le VII siècle a.J.C., mais c’est à Périclès que l’humanité doit la construction du site dont on voit les restes aujourd’hui, y compris le Parthénon et le temple de Athéna Nike. Pendant l’âge péricléenne Athènes devint la riche capitale culturelle qui laissera en héritage aux générations suivantes la tragédie, les mouvement philosophiques, et la sculpture. Plusieurs objets et statues repérées sur le site sont aujourd’hui partie de la collection du nouveau Musée de l’Acropole, inauguré en 2009. L’ Agora, au pied de l’Acropole, était le cœur commercial et politique de la ville, ainsi qu’un lieu de rencontres pour les citoyens. En époque romaine l’Agora continua à être le centre des commerces, grâce aux axes communicatifs avec le Pirée.Ensuite, la route de l’aventure commence à Monastiraki, dans ses ruelles, les petites boutiques d’artisans et  brocantes et le marchés aux puces. L’exploration arrive jusqu’ à Thisio, le lieu idéal pour faire une pause dans la terrasse d’un kafeneion. On prend son temps pour un café en Grèce : ce n’est pas seulement une boisson à consumer, mais aussi un moment pour parler avec les amis, pour lire ou – tout simplement – pour penser. Le café grec doit bouillir lentement sur le feu, jusqu’à mousser dans son briki (un petit pot). Il peut être sketo (fort et sans sucre), ou bien metrio (avec une cuillère de sucre) ou encore glyko (bien sucré). Chacun sait exactement sa préférence : il faut le commander en avance car le sucre se mélange au café directement dans le briki. Servi dans une petite tasse, on doit savoir  patienter : juste le temps d’échanger un « kanete kalà?» avec votre voisin de table et le marc se dépose. Il ne reste que gouter à petites goulées. Il y aura toujours quelqu’un dans le kafeneion qui saura voir des images de votre future dans le marc qui reste sur le fond et qui aura envie de vous en parlez.

Finalement, la route de la passion qui commence et termine dans les Rebetika, les « bistrots à musique ». On en trouve entre le quartier universitaire Panepistimiou et Exarchia. Ici on écoute et on danse le Rebetiko, joué normalement par trois ou quatre artistes. C’est la chanson populaire grecque, qui parle d’amour, jalousie et nostalgie, aimée par les plus grands ainsi que par les jeunes. Achetez des fleurs avant de commencer votre soirée. La tradition veut que le public lance des œillets aux musiciens en signe d’appréciation. En plus, les garçons invitent les filles à danser le Rebetiko avec des roses.

Athènes est tout ça et encore plus. Ça change, alourdie par la crise et les restrictions, ça reste  le même, fier de son passé. Un passée qui est aussi le nôtre et ça, rien ne le peut changer ou acheter ou mettre en austérité. Même pas la crise.

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